dimanche 7 décembre 2008

Élaboration d'un système de justice


Cent jours ont passé. Des centaines de milliers de cadavres se sont empilés sur les bas-côtés. Un million d’enfants sont devenus orphelins. Des milliers de femmes ont été violées. Pendant cent jours, le Rwanda a été mis à feu et à sang. La vie après l’horreur, c’est trouver comment aider les survivants, mais aussi trouver le moyen de juger les responsables de ce génocide. Car lorsqu’un peuple doit juger un million de ses concitoyens, le système habituel est inefficace.


Tribunal pénal international
Officiellement fondée en 1945, l’Organisation des Nations Unies (ONU)a comme mission principale de : « Maintenir la paix et la sécurité internationales […] et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix. » Dans cette optique, lorsque des génocides sont commis, la communauté internationale se mobilise, à plus ou moins grande échelle, à travers l’ONU. Des tribunaux internationaux sont alors créés afin de s’assurer, bien entendu, que les criminels soient traduits en justice, mais aussi pour s’assurer qu’ils aient droit à un procès juste et équitable. C’est le cas au Rwanda, avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui a été créé le 8 novembre 1994. Depuis 15 ans, une équipe d’avocats chevronnés travaille à juger les présumés responsables du génocide ainsi qu’à les défendre. Toutefois, des sommes faramineuses sont englouties dans ces procès, créant ainsi de la colère auprès des victimes du génocide (voir le vidéo "Esther interpelle Carla del Ponte").

Système traditionnel


Par contre, il serait impossible pour le TPIR de juger tous les accusés, qui sont au nombre d’environ un million, ainsi que de tous les emprisonner. Pour cette raison, des tribunaux traditionnels, nommés gacacas, ont été mis sur pied. Les juges sont élus au sein de leur communauté et président ensuite aux procès des accusés. Ils peuvent, tout comme les tribunaux dits traditionnels, condamner à la prison à perpétuité. Toutefois, leur but premier est de favoriser la réconciliation entre tutsis et hutus en mettant les victimes en présence de leurs bourreaux. Certains doutes persistent toutefois quant à l’objectivité et l’efficacité de ces tribunaux, notamment de la part de Human Rights Watch.


En conclusion, l’établissement d’un système judiciaire est un processus long et ardu où la modernité et la tradition se mélangent pour ramener un semblant de paix dans ce petit pays des Grands Lacs africains. Il ne reste plus qu’à savoir combien de temps cela durera.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce commentaire est valable pour toutes les auteures de ce blogue. Je trouve que votre sujet est original et très intéressant. Rare sont les jeunes qui s'interrogent sur un pays, de la manière dont vous l'avez fait. Vous abordez votre sujet avec dignité et de manière irréprochable. Vos textes sont fluides et les sous-titres très accrocheurs! Bon travail!