dimanche 7 décembre 2008

La situation juridique des femmes depuis le génocide



Le génocide rwandais de 1994 a causé la mort de près d’un million de victimes, laissant des milliers de veuves pour reconstruire le pays. Faisant face à plusieurs problèmes, ces femmes ont grandement besoin de l’aide internationale pour arriver à subvenir aux besoins de leur famille.Bien que cette aide ait tardé à venir, de nombreuses mesures ont finalement été prises afin de défendre leurs droits les plus fondamentaux.


Loi sur les régimes matrimoniaux, libéralités et successions


L’année 1999 restera à jamais un moment charnière dans l’histoire des femmes au Rwanda. Car si le génocide leur a tout d’abord enlevé leur mari, il leur a également retiré tous leurs biens. En effet, avant l’adoption de la loi sur les régimes matrimoniaux, libéralités et successions, les femmes rwandaises n’avaient aucun droit sur les possessions du couple. Lorsque la mort du mari survenait, ses frères et ses fils étaient les héritiers, laissant bien souvent leur veuve et leurs filles dans une pauvreté extrême. Par contre, lorsque le pays a été confronté à un raz-de-marée de veuves, il n’a pas eu d’autre choix que d’intervenir pour offrir à ces femmes une vie dans des conditions décentes. La pression de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et des différentes organisations non-gouvernementales (ONG) œuvrant dans le pays n’est pas étrangère à cette intervention. Désormais, lorsqu’une femme se marie, elle devient propriétaire au même titre que son mari, lui permettant ainsi de jouir de leurs biens en toute légalité même après la mort de ce dernier. Il s’agit d’une grande avancée que les ONG comme Haguruka, « lève-toi » en français, tentent maintenant de faire connaître aux rwandaises afin qu’elles utilisent ce droit.


Transformation sociale majeure


Comme dans bien des cas, il ne suffit pas de modifier la loi pour amener un changement dans les mœurs. Les traditions sont tenaces et réconfortantes pour certains. Les hommes rwandais se sentent diminués par cette loi, alors que les femmes hésitent à y avoir recours. Elles ont été élevées dans le respect de la parole de l’homme et comme près de 40% de la population est analphabètes, il est extrêmement difficile de faire leur éducation quant à leurs nouveaux droits juridiques. Les ONG font l’impossible pour rejoindre les régions rurales, que ce soit par l’utilisation de la radio ou encore de conférences au sein des communautés. Car en plus de prévenir de nouveaux conflits juridiques concernant la succession de biens, ces organisations aident les veuves rwandaises à récupérer leurs biens perdus.


En résumé, la situation juridique des femmes a grandement évolué au cours des dix dernières années, ironiquement à cause du génocide qui a profondément marqué le Rwanda. Aujourd’hui, il s’agit de regarder vers l’avant plutôt que de vivre dans le passé. Les femmes rwandaises sont l’avenir de ce pays, les piliers de plus en plus solides sur lesquels il se reconstruit.

1 commentaire:

Camille Blanc-Méthot a dit…

J'aime bien cet article puisque nous parlons rarement de ce qui arrive de bien dans ces pays ou la guerre a frapper. C'est une belle avancée pour les femmes! J'espère que vous continuerez votre blog parce qu'il est vraiment intérressant!